Les violents combats de la Cité Sainte-Barbe et de la mine Théodore

 

 


Extrait du livre de Lionel Fontaine

"Du bataillon de la Haute-Marne au 21 R.I.C. 1944-1945"

 

Ayant reçu de nombreuses munitions, les marsouins du bataillon sont convoyés tôt le matin du 2 février 1945, en direction de la base de départ de ses objectifs : la cité ouvrière Sainte-Barbe, dépendant de la ville de Wittenheim (au Nord de Mulhouse), et l'usine des puits de potasse d'Alsace. Dans cette base de départ, le bois Jungholtz (situé à environ 500 mètres à l'Ouest de la cité), les compagnies s'installent aux lisières, où les hommes creusent des trous individuels, dans le cas où l'artillerie allemande se manifesterait. Devant les marsouins, s'étend un important pré où se mêlent l'eau, la neige fondue et la boue, et derrière lequel apparaissent les premières maisons individuelles de la cité, avec leurs jardins entourés de haies grillagées. La cité Sainte-Barbe (dite Théodore) serait solidement défendue par les Allemands qui disposeraient de plusieurs chars (appartenant à la 106e "Panzerbrigade Feldhernnhalle"). Cependant, le 1/21e R.I.C. aura pour avantage d'attaquer par le côté Ouest du village, alors que l'ennemi a axé ses défenses en direction du Sud (Wittenheim, où se trouve le 11/21 e R. 1. C.). L'ennemi se rend bientôt compte d'une présence inhabituelle dans le petit bois Jungholtz : peu après 6 heures, des obus de 77, de 88 et de mortiers commencent à pleuvoir. Les projectiles, heurtant les branches, fusent vers le sol. A la 2e Compagnie, des hommes sont blessés ou tués, comme le caporal Guy Leroy. Leurs camarades se recroquevillent dans leurs trous, attendant la fin de cet "orage". Quand celui-ci prend fin, ils constateront que leurs vêtements ont été mouillés par l'eau glacée ayant inondé leur trou, sans qu'ils s'en soient aperçus. A 6 h 50, alors que le jour point, l'artillerie française entre en action, déposant notamment un écran de fumée entre le bois, la cité et l'usine, afin de masquer la progression des marsouins. Moins de cinq minutes après le début de cette préparation, les hommes du commandant Paris de Bollardière s'élancent à l'assaut, en hurlant, alors que leurs propres obus tombent toujours. Par bonds, ils parviennent aux avant-postes ennemis qui complètement surpris ; les Allemands, en cagoule blanche, jaillissent des bosquets et lèvent les bras : l'un d'eux se rend à un marsouin de la 2e Compagnie simplement armé d'un tripied de mitrailleuse ! L'attaque des Français progressant au milieu de leurs propres obus avait de quoi les déconcerter. Mais bientôt, les Allemands, après l'instant de surprise, réagissent : les balles, tirées depuis les maisons, et les obus, pleuvant sur les marsouins, dont beaucoup sont blessés. Ainsi, à la 2e Section du sous-lieutenant Jean Delattre, sont atteints René Picard (Rolampont), touché au bras, Jules Lamontagne (au tendon), de Fontaines-sur-Marne, tandis que sont tués deux marsouins de la Somme, Roger Drioux et Robert Doffin. Le soldat Lucien Martin, de la 3e Section, est de nouveau blessé à l'abdomen (il reçut une blessure indentique devant Bondeval). Une mitrailleuse, nichée à proximité de l'usine, s'en prend aux hommes de la Ire Compagnie. Les soldats Jean-Baptiste Raspès (Andelot), âgé de 20 ans, et René Grime (Fesches-le-Chatel), de la Ire Section, sont tués. De plus, les hommes, pour beaucoup, s'enfonceront dans un fossé rempli d'eau et de neige glacée. A la 2e Compagnie, qui a pour objectif le centre de la cité (où sont situées l'école, la mairie et l'église), l'abordage des premières maisons se fait baïonnette au canon. La section Delattre, qui se trouve à l'extrémité Ouest du dispositif de la Compagnie Chabot, traverse la route qui borde la cité, s'engage dans les jardins et se retranche dans deux maisons, que les Allemands viennent d'évacuer pour se retrancher dans l'école, située de l'autre côté de la rue. Plus à droite, les 1 re et 3e Sections du lieutenant Girardon et de l'adjudant Georges Hoiveck, de Langres (un sous-officier de carrière, âgé de 36 ans, venu du Maquis Jérôme et qui, adjudant de compagnie, remplace pour l'occasion le sous-lieutenant Jean Theveneau), sont gênées par les jardins dont il faut franchir les grillages sous le feu ennemi. Le tireur au F.M. Jean Dubreuil (Bricon), de la 3e Section, est blessé, en traversant une rue, par une balle de Parabellum tirée depuis une cave. Son chargeur, Emile Nottebaert (Froncles), le remplace : il tombera durant la journée. Ayant suivi la 2e Compagnie, la 3e du capitaine Eon aborde la partie droite de la cité. La 3e Section de l'aspirant Thiabaud est particulièrement prise à partie : les soldats Robert François (Saint-Dizier) et Gratessol sont blessés sur le "billard", ainsi que Raymond Leclerc (Saint-Dizier). Le soldat Joseph Ferrer est tué. Le jeune François, âgé de 18 ans, voit se porter à son secours le sergent brancardier Raymond Stuber, de Saint-Dizier, qui n'est autre que son beau-père. Les hommes du sergent André Héno (2e Section) sont parmi les premiers à pénétrer dans SainteBarbe, rencontrant même des civils venus à leurs devants, et qu'il faut prier de rentrer chez eux. Les Allemands décrochant, le groupe Héno, conduit par le sous-lieutenant David, progresse dans la rue qui conduit au théâtre municipal. Marchant en tête, René Rihn (Cousances-aux-Forges) est abattu par un tireur. Un autre marsouin de la Section, Marceau Feit (du 6e groupe du caporal François Lemut, de Bienville), tombe à l'entrée de la Cité, à proximité du soldat Marcel Pesme (Laneuville-à-Bayard). La 1re Compagnie du capitaine Vial a démarré sensiblement en même temps, en direction de l'usine qui est son objectif. La 3e Section du sous-lieutenant Roignant pénètre dans son périmètre et, bénéficiant de la surprise, ramasse rapidement une trentaine de prisonniers. Les autres sections suivent, le groupe du sergent Jean Creste (jre Section) réduit au silence la mitrailleuse qui harcelait les marsouins ; douze Allemands sont capturés (mais la Section Caminade a subi des pertes : au 2e groupe, outre Raspès et Grime, Gilbert Lecomte, 21 ans, de St-Martin-lesLangres, est tué, le sergent-chef Laure est légèrement blessé au pied et remplacé par le caporal René Pitollet, de Rivières-lesFosses). Cependant, l'avance est stoppée, car l'ennemi, s'étant vite repris, lance une contre-attaque, menée par une cinquantaine d'hommes jaillissant de la cité et appuyés par quelques blindés. Postés derrière les fenêtres des bâtiments de l'usine, ils forcent par leurs tirs la Section Roignant au repli : le sergent Thomas (Langres) est blessé à la jambe, le caporal Roger Clément (Troyes) compte parmi les tués. Tous deux sont issus du Maquis d'Auberive. Les prisonniers sont également repliés avec les marsouins. Dans le centre du village, les hommes du lieutenant Chabot progressent petit à petit, mais un sniper embusqué dans le clocher de l'église se montre redoutablement efficace : il abat d'une balle en plein front un andelotien de 20 ans, Roland Sanrey (dont le demi-frère André Pernot, de Rimaucourt, est également blessé ce jour-là), qui s'apprêtait à tirer avec son fusil lance-grenades, alors que le parisien René Lambert, ancien du Maquis de Pincourt, venait lui apporter des munitions. La traversée de la rue, pour atteindre la maison située en face de l'école (où se sont retranchés les hommes du sergent Soulard), est délicate : le sergent Jean Roy (Luzy-sur-Marne), de la 3e Section, est mortellement atteint et le sergent-chef Maurice Jeanjean, adjoint au sous-lieutenant Delattre, est blessé d'une balle dans l'épaule. De plus, vers 9 heures, un char Tiger allemand apparaît dans ce secteur. Les tirs de l'équipe des trois Rocket-guns de la Section de Commandement, dirigés par l'adjudant-chef Robert Vitry, d'Osne-le-Val, restent vains contre le blindé : François Habermacher (Manois) est blessé à l'oreille par un éclat de pierre d'une maison touchée par le Tiger. La Compagnie Eon est particulièrement mise en difficulté. Le théâtre est constitué en point d'appui et jouxte un terrain de football, enneigé, sur lequel s'est imprudemment engagé le 3e groupe de la Section Bernard, commandé par le sergent Maurice Landivaux, de Chaumont. La sanction est immédiate : le groupe est cloué au soi sur ce terrain, par les balles et obus de mortiers. Landivaux (âgé de 32 ans), Anicet Vanaquer (Marnaval), Roger Levallois (Laneuville-à-Bayard), Raymond Rousset (Besançon) sont tués, les bragards Lucien Minot et Jean-Louis Renaud (tireur au F.M.) ainsi que Paul Rivault (Rouillé) sont blessés. Seuls trois marsouins sont indemnes, dont le caporal Jean Régin (Marnaval). Renaud, qui a les joues traversées par une balle, parviendra à se réfugier dans une maison, où il perdra connaissance, vers 10 heures. A ce moment, les groupes des Sections Bernard et David et la S.M.E. sont aux prises avec les Allemands retranchés dans le théâtre, d'autant qu'une auto-mitrailleuse ennemie bloque toute progression par ses tirs précis. La 1 ère Section a subi de lourdes pertes au cours de la progression en direction du théatre : le versaillais François Roussille (qui reçut un obus de l'A.M. en pleine poitrine), le radio Joseph Decombe (tué d'une balle en pleine tête), Fernand Billey, de Fesches-le-Chatel, sont mortellement atteints, tandis que Roger Rondeaux (Saint-Dizier) et le sergent Pierre Blanchard sont blessés, soit par les tirs de l'automitrailleuse, soit par ceux d'Allemands embusqués derrière les fenêtres ou dans les caves, pertes auxquelles s'ajoutent celles du groupe Landivaux. Les combats de rues ont cette terrible particularité que les assaillants ne peuvent voir d'où partent les coups. L'A.M. ennemie cause des vides sanglants parmi les marsouins : René Petitpas (Marnaval) est tué, le caporal Hubert Marceau (Sainte-Livière), l'adjudant-chef Jean Gérin (Louvemont), qui sera amputé d'une jambe, le varois Michel Baretge sont blessés par les balles explosives. Même le capitaine Eon est touché au talon. Cependant, les Allemands sont contraints d'évacuer le théâtre ; les hommes du sous-lieutenant David y pénètrent, tandis que s'y installent les mitrailleuses de la S.M.E. qui vont arroser une maison située en face. Le tireur au F.M. Louis Oudin, de Saint-Dizier, mitraille les Allemands qui se replient. Le P.C. de la 3e Compagnie est établi là ; il est environ 10 h 30. A l'extrême-droite de la cité, les hommes de l'aspirant Thiabaud procèdent au nettoyage des maisons : de l'une d'elles, qui avait été indiquée déserte aux marsouins, des soldats Allemands font feu dans leur dos. Le sous-lieutenant Bocquillon, chef de la S.M.2 qui appuie les voltigeurs, voit le benjamin Robert Creux monter à l'étage de la demeure, en compagnie du caporal Gilbert Combre (ancien du Maquis de Varennes). Dans la cage d'escalier, Robert reçoit deux rafales de mitraillette dans le corps, dans sa chute, il heurte le bras du caporal Combre qui se croit touché et se replie. Au pied de la maison, les servants du Rocketgun, les meusiens Jean Guillon et Mario Marchetti, ont été témoins de cette scène dramatique. Le 7e groupe du sergent-chef Michel Procot, déchaîné par la mort du benjamin du régiment foudroyé 14 jours après son seizième anniversaire - s'empare de la maison où se trouvent une dizaine d'Allemands (le meurtrier de Robert Creux est abattu) et des civils. Demoulin et Amode Dominici ont également été blessés, le second, mortellement (il succombera deux jours plus tard). La progression reprend et, à 9 h 30, les lisières Sud de Sainte-Barbe sont bordées ; la section réalise alors la liaison avec le 2e bataillon qui vient à sa rencontre. Au moment où le théâtre tombe aux mains des hommes de la Compagnie Eon, des Tank-Destroyers du R.C.C.C., malgré les mines, parviennent à pénétrer dans la cité, à la demande du lieutenant Chabot. Ces T.D., de concert avec les pièces de la Compagnie de Canons d'infanterie (du capitaine chaumontais Chaize), font feu sur les maisons où des résistances sont signalées ; certaines brûlent. Profitant de cet appui, les voltigeurs franchissent la rue et rentrent dans l'école. Le soldat Georges Ballu, d'Aze (Mayenne), trouve la mort au cours de l'assaut, fauché par une rafale de mitrailleuse sur la place. Les Allemands qui occupent l'école se replient, harcelés par les balles des marsouins. Il est 11 h 15. Dans le sous-sol, le lieutenant Girardon et ses hommes découvrent 350 civils angoissés, dont le calvaire se termine enfin. Depuis la prise de Mulhouse, en novembre 1944, le village de Wittenheim et ses cités ouvrières étaient continuellement sous le feu de l'artillerie française, causant la mort d'une cinquantaine de civils. Leur sacrifice ne doit pas non plus être ignoré. Dans l'usine, les hommes du capitaine Vial sont toujours pris sous le feu des soldats allemands tirant depuis les fenêtres. Une balle atteint en plein front le caporal-chef Jean Duport, chef du 5e groupe, qui meurt aussitôt. Heureusement, des chars français surviennent pour soulager les fantassins. Dans le secteur de la 3e Compagnie, durant le temps de midi, l'artillerie ennemie se montre très présente : le théatre est particulièrement visé, un obus éclate sur la scène, blessant trois marsouins dont le lieutenant Edmond Thouvenot, adjoint au capitaine Eon. Mais la progression doit reprendre, par la route traversant la cité qui mène à Ensisheim, avec, en pointe, les groupes du sergent-chef Auzimour (jre Section) et du sergent Héno. Dans la partie Nord-Est de Sainte-Barbe, c'est à dire les dernières maisons en direction d'Ensisheim, les Allemands se montrent encore coriaces. Le tireur au F.M. Bernard Moginot (Saint-Dizier) est blessé à la cuisse par une balle ayant ricoché contre un volet, à l'étage d'une maison. Une automitrailleuse est immobilisée par les coups d'un autre F.M., celui d'Oudin, qui est touché peu après. La 2e Compagnie a pu avancer jusqu'à ce secteur, la Section Holveck (dont l'adjudant est blessé au cours de la journée d'un éclat d'obus dans le dos) se heurte à son tour à la résistance rencontrée par les hommes du lieutenant Bernard, qui commande désormais la 3e Compagnie. Un char allemand, qui appuie cette résistance, se voit opposer deux T.D. du R.C.C.C. et à 14 heures, il est muselé. Depuis les dernières habitations, des mitrailleuses allemandes font feu sur tout ce qui bouge, y compris sur les brancardiers de la C.B. : ceux-ci, qui ont fort à faire, de même que les médecins du bataillon (le capitaine Heckenroth et le lieutenant Huel), auront deux blessés au cours de cette journée : Jacques Lasdrat, 19 ans, de Charmes-les-Langres, qui succombera à Mulhouse le 6 février, et René Nicard, de Jorquenay, tous deux anciens du Maquis de Varennes. Un Tank-Destroyer tire quelques obus sur la maison où se sont retranchés ces irréductibles. Cela suffit à les contraindre à la reddition. Il est environ 16 heures. Reste la reconquête de l'usine, dont sont chargées deux sections de la Compagnie Vial, soutenues par cinq chars français, qui appuient l'attaque avec leurs canons et leurs mitrailleuses. Les fantassins progressent en hurlant, irrésistiblement, fouillant les bâtiments. Le capitaine Vial, non casqué et armé d'un colt, les encourage. Cinq Allemands sortent d'un petit bâtiment, ils sont aussitôt faits prisonniers. Mais d'autres soldats ennemis continuent à tirer : le sergent-chef Marcel Contestabile, adjoint à l'adjudant-chef Rosquin, et l'un des frères Mognot (Aujeurres) sont blessés. Une à une, les dernières résistances sont nettoyées. Désormais, l'usine est entre les mains du bataillon. Les Allemands qui ont pu s'échapper du secteur se sont réfugiés dans le bois de Ruelisheim, au Nord de l'usine. De ce bois, une voiture, ayant à son bord quatre hommes habillés de noir, surgit et fonce sur la route séparant l'usine de la cité : les hommes du capitaine Vial n'ont pas le temps de réagir, mais à la section Girardon (2e Compagnie), un tireur au F.M. veille et stoppe le véhicule en abattant ses occupants. Pour ce fait d'armes, Mario Cappellaro, jeune soldat de 20 ans, originaire de Rolampont, recevra la Médaille Militaire des mains du général de Gaulle, un des rares Haut-Marnais du 2je R.I.C. à obtenir cette distinction au feu. Au soir, la cité Sainte-Barbe est presque entièrement tenue par le 1/21e R.I.C. (hormis une portion du village située au Nord de la route de Ruelisheim), mais les pertes sont lourdes : 32 tués, 83 blessés (dont plusieurs succomberont), 6 disparus (faits prisonniers lors de la contre-attaque ennemie contre l'usine). A elles seules, la 3e Compagnie déplore 16 tués et 33 blessés, et la 2e 11 tués et 35 blessés (bilan consigné par André Herdalot, de Veuxhaulles, dans son carnet de route). Quatre sous-officiers ont été tués : les sergents Roy, Landivaux, Emile Crelerot et le sergent-chef Jean Vignole (de la 3e Compagnie, abattu traitreusement par deux Allemands embusqués dans une cave, aux abords du théâtre). Parmi les marsouins blessés ce jour-là, nous pouvons citer de nombreux Haut-Marnais : Georges Dappe, de Poinson-les-Grancey, Maurice Boudeville, d'Hûmes, Roland Descombaz, d'Arc-en-Barrois, André Guénot, de Fayl-Billot, de la j,e Compagnie ; Jean Prodhon, de Chaumont, Marius Ramillon, de Rochetaillée, René Devaux, de Gourzon, le caporal Guy Seigle, pour la 2e ; Maurice Delacroix, de Chaumont, André Bouhier, de Brousseval, pour la C.A. ; Michel Hinderchiette, de Chamouilley, René Jubeau, de Saint-Dizier pour la 3e ; etc. Le lieutenant-colonel Henri Delteil, commandant en second le 2le R.I.C., a été blessé durant la matinée, le lieutenant Roussel (du R.C.C.C.) et le médecin-auxiliaire Jean Avinier (du 25e Bataillon Médical) ont été tués. Les pertes ennemies se chiffrent à 145 prisonniers, de très nombreux tués et blessés. Mais ce 2 février 1945, après sept jours de violents combats ayant coûté à l'armée française environ 170 tués, l'agglomération de Wittenheim est libérée du joug nazi. Tandis que la ville de Colmar tombe aux mains des Français et Américains le même jour, la cité Sainte-Barbe est mise en état de défense, dans le cas d'une contre-attaque allemande. La l le Compagnie reste à l'usine, la 2e tient la partie Nord de la cité, la 3e se trouve à l'Est et au Sud-Est. Le bataillon est renforcé par la 7e Compagnie du lieutenant Pierre, qui prit part également à la libération du village (elle perdit 5 tués). La nuit sera marquée par des tirs d'artillerie allemande (dans le secteur de la Compagnie Chabot, une maison brûle).